P. Hervé RIVOIRON, Oct. 08
Etre maître de soi… Qu’est-ce que cela veut dire pour vous ?
Dans quels cas peut-on ne plus être maître de soi ?
Par le bas :
C’est quand on se sent dépassé par les événements, quand on ne se sent pas à la hauteur, quand on se sent
incapable. Il peut arriver que l’on soit envahi par la panique, l’angoisse. C’est le manque de confiance
en soi : on ne se maîtrise plus, on tremble, on dit n’importe quoi…
Il n’est pas anormal d’avoir peur dans certaines situations.
La question est : comment je réagis face à cette peur ? Est-ce que je perds tous mes moyens, je tourne
les talons et je fuis, ou bien est-ce que je décide d’affronter ce qui me menace ?
C’est le courage qui va me permettre de ne pas tomber vers le bas en dehors de la maîtrise de soi.
Par le haut :
La toute-puissance… pas de limites à notre pouvoir : je me sens supérieur… non seulement je contrôle
‘moi’, mais je contrôle ‘tout’ ! (« facile ! »).
On peut être aussi dans l’illusion d’une toute puissance (frimeur).
Nous ne sommes pas tout-puissants sur les autres, et nous ne sommes pas tout-puissants sur nous-mêmes.
Cela dit, nous pouvons faire l’expérience, parfois, que nous avons des CHARISMES (dons de Dieu), et nous
pourrions être tentés d’en profiter… Certains d’entre nous sont très forts, d’autres très intelligents,
ou bien très beaux/belles, ou très travailleurs, … Et on pourrait être tenté de profiter de ces
« avantages ».
Comment on sort ‘par le haut’ de la maîtrise de soi ? Deux exemples :
- Bruce tout-puissant :
Il est grisé par le pouvoir qui lui est confié. Et il s’en sert … pour lui ! C’est la grande tentation !
Dieu en lui donnant ses pouvoirs, lui dit une seule chose : « Tu ne pourras pas t’opposer au
LIBRE-ARBITRE »…(eh oui : même Dieu respecte notre libre-arbitre…). Il rend la vie invivable à ses proches. Son amie le quitte. Il devient heureux le jour où il commence à s’intéresser à la vie des autres.
- Peter Parker alias Spiderman :
Peter Parker est un jeune homme bien : il a parfaitement conscience de ce qu’implique ses pouvoirs : s’il veut vraiment œuvrer pour la justice, s’il veut mettre ses pouvoirs au service de la population de New York, cela veut dire qu’il doit renoncer à vivre pour lui-même (cf. son grand père : « Un grand pouvoir implique… de grandes responsabilités ! »). Et cela est très douloureux… Si bien qu’à un moment donné, il va être à deux doigts de renoncer à ses pouvoirs : c’est trop lourd ! Il a envie de vivre sa vie…
C’est l’humilité ( ?) et la responsabilité( ?) qui vont me permettre de ne pas sortir vers le haut de la maîtrise de soi. Si un jour vous avez des responsabilités dans une entreprise ou dans la société, souvenez-vous-en !
B. JÉSUS-CHRIST :
L’image parfaite de la maîtrise de soi, c’est Jésus-Christ ! Il est l’exemple à suivre ; il est « Le Chemin, La Vérité, et La Vie ».
Si nous sommes sortis de la maîtrise de soi « par le haut », Jésus est Le Chemin pour revenir à l’idée de maîtrise de soi au sens où nous l’entendons chez les Scouts. Si nous sommes sortis « par le bas », idem : Jésus est le chemin qui nous ramène à la maîtrise de soi.
1. Donner sa vie :
Cf. prologue dans l’Evangile de Jean.
Jésus est le Fils de Dieu. Dieu est Tout-Puissant
Le Verbe se fait chair. Dieu se fait homme, Il laisse tous ses pouvoirs au vestiaire (lettre de St Paul aux Philippiens 2, 5-11)… Dieu se fait homme pour que tout homme puisse trouver un chemin jusqu’à Dieu (parole du prêtre dans l’Eucharistie en mettant l’eau dans le vin : « Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de celui qui a pris notre humanité »).
Voici comment Dieu décide de se dire à l’homme : par Jésus-Christ, qui sera crucifié, et que Dieu ressuscitera. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». Jésus fait don de toute sa vie pour tous les hommes.
C’est le chemin qu’Il nous indique pour être heureux… « Celui qui veut garder sa vie pour lui la perdra. Celui qui la donne la trouvera… ».( Mt 10, 37-39).
La maîtrise de soi, au sens où Jésus nous y invite, c’est marcher à Sa suite sur le chemin d’une vie donnée (et cela implique des renoncements : cf Bruce Tout Puissant : il devient heureux à partir du moment où il renonce à vivre pour lui-même, où il accepte de SE donner…).
2. Des actes et des paroles ajustées :
Les actes, les paroles, les pensées de Jésus sont justes, ajustées.
Ce n’est pas toujours notre cas : il nous arrive de faire des maladresses : faire quelque chose alors qu’on ne le veut pas vraiment (« La liberté, … »). Ex : colère ; ou encore manger des bonbons et prendre 15kg, etc…
Nous sommes faits pour aimer (aimer l’autre, le prochain, pas mon nombril). Il nous faut apprendre à être juste, ajusté. Cet apprentissage, c’est celui de l’Amour.Nous serons heureux si nous considérons la vie comme un apprentissage qui nous prépare à la Grande Rencontre (avec Dieu). Abbé Pierre : « La vie, c’est du temps qui est donné à notre liberté pour apprendre à aimer ». Ici aussi, Le Chemin à suivre, c’est Jésus.
3. Définition :
Etre maître de soi, c’est agir en fidélité à ce que nous sommes, et cela en toutes circonstances.,,
Etre maître de soi, c’est, dans la vie qui est la nôtre, discerner notre chemin à la suite du Christ, et avoir le courage de le choisir et d’y être fidèle.
PS : Le Tentateur a tenté de faire sortir Jésus de la maîtrise de soi, par le haut et par le bas…( ?).
Pour tenir le cap quand la mer de notre vie est rude : prier.
Pour être fidèle à ce que nous sommes vraiment, il nous faut prendre du recul face aux événements : relecture de notre vie (prière du soir, recollections, retraites, « heure route »…).
IL/ELLE CHANTE DANS LA DIFFICULTÉ :
Simplet dans Blanche Neige et les 7 nains ?
Dans un film, un homme corrompu parlait d’un rival intègre, juste et prêt au sacrifice, en l’appelant le « boy-scout »…
« Toujours prêts » à rendre service dans une société toujours plus individualiste, nous sommes signes de quelque chose de plus grand que nous ; quelqu’un : Jésus-Christ.
« Quel avantage matériel en attends-tu ? » ; « Aucun ! »…
De la façon dont nous nous comportons dans les petites choses, dépendra la façon dont nous nous comporterons dans les grandes.
Le scout/la guide chante dans la difficulté, parce qu’il/elle a compris que dans la difficulté, il y a un enjeu capital pour sa vie : il/elle grandit, advient, devient… Et un jour, tout cela se retrouvera devant le Seigneur.
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